mardi 25 avril 2017

- Le murmure du vent -

- Le murmure du vent -
Karen Viggers
Éd. Les Escales

Pour faire une jolie photo de livre avec un chat, rien de plus simple : vous posez le livre/la liseuse sur le chat pendant que ce dernier dort profondément. Dans le pire des cas, il ouvrira un œil blasé et le refermera aussitôt. J'ai peut-être des chats particulièrement cools, qui me passent toutes mes lubies, mais n'empêche que je suis convaincue de l'efficacité de ma technique !

Après cette introduction au poil, revenons au sujet qui nous intéresse aujourd'hui : Le murmure du vent et Karen Viggers. Les vétérans du blog s'en souviennent, j'ai lu le premier roman de la dame, La mémoire des embruns, et l'histoire de cette famille et de cette île, battue par des vents violents, m'avait beaucoup touchée. Et même si je n'ai lu son deuxième ouvrage, La maison des hautes falaises, j'étais tout de même curieuse de découvrir son petit nouveau, histoire de voir si Karen Viggers avait réussi à conserver ce qui avait fait son succès.


Le résumé dans le brouillard


Quand Abby rencontre Cameron, tout en lui l'agace. Biologiste, elle arpente seule la vallée des monts Brindabella pour observer le comportement des kangourous. Il est un jeune journaliste en quête d'un article pouvant susciter la polémique. Quand il cherche à la revoir, elle fait tout pour l'éloigner. Pourquoi prendrait-elle le risque d'être à nouveau blessée par la vie ? Un jour, elle rencontre une vieille dame, Daphne, qui a passé sa jeunesse dans ces montagnes et vient régulièrement se ressourcer dans cette nature si chère à son cœur.

Malgré leur différence d'âge, les deux femmes se rapprochent. Avec délicatesse, Daphne essaye de sortir Abby de son marasme. Leur amitié leur permettra peut-être enfin de se libérer du passé et de sourire à l'avenir ?







L'avis brumeux

J'ai vraiment du mal à cerner ce bouquin. Vraiment du mal. Je lui ai trouvé beaucoup de qualités, celles déjà évidentes dans La mémoire des embruns : une belle écriture, des descriptions de paysages à couper le souffle (ici, l'Australie), des personnages hantés par leur passé et en quête de leur avenir. Mais, il y a un grand, un énorme Mais.

Dieu que c'est lent. Et long. Et re-lent par-derrière.

Alors oui, on sent qu'il y a une volonté de présenter un roman contemplatif ici, et je n'ai habituellement rien contre, mais là, vraiment, c'est trop. Le roman m'a d'ailleurs perdue en route très rapidement : ne voyant pas du tout où l'autrice voulait nous emmener, j'attendais toujours un quelconque événement, un élément perturbateur, une péripétie, que sais-je encore, qui viendrait mettre un peu d'excitation dans cette histoire, mais rien à faire, hormis dans les dernières pages, rien ne se passe jamais vraiment.

J'ai d'abord cru que le récit allait tourner autour de la possible relation entre Abby et Cameron, mais elle reste très discrète, j'ai ensuite rabattu mes espoirs sur l'amitié (très touchante au demeurant) entre la jeune Abby et la vieille Daphne, hélas, je suis restée en dehors, à les observer de loin, sans parvenir à pénétrer dans leur intimité.


De plus, Abby ne s'est pas révélée être un personnage attachant pour moi. C'est même plutôt l'inverse... Par contre, Daphne est la vieille dame qu'on voudrait toutes avoir comme copine, ça rattrape un peu la chose.

Après un long débat avec moi-même (c'est moi qui ai gagné), j'en ai finalement conclu que le véritable centre de l'histoire, le seul élément qui mérite qu'on s'attarde, c'est l'Australie, qui devient ici un personnage à part entière. Et on ne peut décemment pas nier le talent de Karen Viggers, qui arrive à nous charmer et à nous conter l'histoire du continent en passant par les relations difficiles (remplies de rancœur et de culpabilité) entre les aborigènes et ceux qui leur ont volé leurs terres. C'est très prenant, très intéressant mais malheureusement, tout cela est resté un peu trop en surface, pour s'attarder sur le passé de Daphne et Abby, hélas bien moins passionnants à mon goût.

J'ai aussi bien accroché à l'aspect "Biologie" du roman. Abby est en thèse et une partie de son travail consiste à observer les kangourous dans leur milieu naturel. Arrive alors le problème de la surpopulation et de la trop forte reproduction de ses animaux, problème qui fait apparemment polémique et crée de fortes réactions (pour et contre) dans la population. C'est un sujet fascinant et rarement traité en littérature mais ici, contrairement au reste de l'histoire, Karen Viggers insiste un peu trop. Et ça en devient lassant. J'ai eu constamment l'impression qu'elle n'arrivait pas à trouver un juste équilibre entre les informations qu'elle veut nous donner et le récit qu'elle cherche à construire. Conséquence, Titine est restée en dehors.



En Bref
Mouai...

J'ai la sensation d'être hyper dure avec ce roman, qui ne m'a absolument rien fait, le pauvre. Mais force est de constater que je me suis grave ennuyée. La seule chose qui m'a fait tenir, c'était l'espoir qu'il se passe enfin quelque chose par la suite. Ce ne fut le cas que dans les 20 dernières pages (environ) et je suis franchement déçue. Je lui reconnais de nombreux points positifs (ou qui auraient pu être positifs) mais les lenteurs/longueurs et son trop fort caractère contemplatif ont eu raison de moi. Néanmoins, j'imagine qu'il peut trouver et toucher son public grâce à tout ce qui m'a, moi, agacé, parce que le texte est beau, on ne peut pas lui enlever ça.

12 commentaires:

  1. Karen Viggers est une auteure que j'aimerais beaucoup découvrir mais je crois que ce roman ne sera pas celui qui me fera découvrir son écriture.

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    1. Je te conseille plutôt de démarrer par son premier, La mémoire des embruns qui a été une très très belle lecture ! Si tu es séduite, tu pourras toujours revenir vers celui-ci après mais j'avoue que je ne le conseille pas particulièrement (cela dit, je suis sûre qu'il peut plaire, il a de bonnes critiques sur Babelio ^^)

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  2. Malgré ton avis, j'ai quand même hâte de m'y mettre ! Et il faudra aussi que je découvre La mémoire des embruns :)

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    1. Et de même, j'ai hâte de lire ton avis ! Je suis bien curieuse de voir ce que tu en penses, j'ai un peu l'impression d'être la seule avec cet avis... Par contre, j'avais beaucoup aimé La mémoire des embruns ! Et il faudrait que je teste son deuxième, La maison des hautes falaises :)

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  3. du coup de mon côté, ça marche les commentaires... Vraiment bizarre !
    Je commence à soupconner le chat (il a une facheuse tendance à marcher sur mon clavier).

    Je te remercie pour ton avis honnête et très bien construit, parce que j'hésitais grandement à lire ce roman, mais ce n'est pas ce dont j'ai besoin actuellement, alors impaire et passe ! ;) <3

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    1. Étrange oui ! On verra bien ! Dis à ton chat que je lui envoie mon vieux grincheux (pas celui de la photo, un autre) s'il continue, ça va barder xD

      Je t'en prie et merci à toi pour les compliments ! De toute façon, il y a tellement de choses à lire, faut bien trouver des excuses :p ♥

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  4. Bon c'est pas tout ça, mais moi il faut que je mette au Murmure des embruns. Dois-je également préciser que j'ai caressé ton chat sur mon écran ? XD

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    1. AAAAAaaaah mais c'est pour ça qu'il s'est mis à ronronner tout seul tout à l'heure ! Tout s'explique ! Pas de fantôme squatteur, me voilà rassurée ! xD
      Et c'est à La mémoire des embruns que tu veux te mettre ? Ou à celui-là ?

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  5. C'est ce que je redoute un peu avec cette auteure. Tous ses romans sont dans ma PAL. Je l'ai rencontrée le weekend dernier autour d'un brunch, et elle parlait justement de l'influence de la nature sur ses romans, j'ai peur de m'ennuyer et que ce soit trop contemplatif, comme tu le dis si bien... à voir donc, il faudra au moins que je teste pour me faire un avis :)

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    1. La mémoire des embruns, je me souviens avoir trouvé ça un peu "lent" mais plutôt dans le bon sens du terme... Alors que là, vraiment, c'était juste trop. J'ai bien envie d'essayer de lire son deuxième, histoire de voir si c'est juste un faux pas pour moi ou si j'avais juste eu du bol avec son premier ^^ En tout cas, je suis curieuse de voir ce que tu en penses, si tu te lances un jour ! Je me sens un peu seule à avoir cet avis pour tout te dire xD

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  6. Bizarrement, c'est le genre d'auteur qui me fait toujours un peu peur. Ne me demandes pas pourquoi, j'en sais rien.
    En tout cas, si je dois commencer un roman de Karen Viggers, ce ne sera pas par celui-ci !

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    1. Oui, je pense que c'est judicieux ! Le premier, la Mémoire des embruns, me semble plus intéressant à lire :D

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