- La servante écarlate -
Margaret Atwood
Éd. Robert Laffont
Eliott le dragon est au courant, il n'a absolument rien à voir avec La servante écarlate. Non, il est juste là pour dédramatiser le bouzin parce que votre humble moi-même est encore toute retournée de sa lecture. Selon des sources sûres, il semblerait que j'ai déjà lu ce roman, il y a fort fort longtemps. Pourtant, je n'en avais absolument aucun souvenir, pas même le début de la queue d'une vague réminiscence... Et comme il est "à la mode" en ce moment, notamment depuis l'arrivée de Trump à la présidence des USA et la diffusion de la série du même nom (en english), je me suis dit que c'était l'occasion ou jamais de retenter l'aventure. J'y suis allée un peu à reculons, persuadée que s'il m'avait laissé aussi peu de souvenirs, c'était parce qu'il n'était pas bien fameux. Et comme j'aime être bien accompagnée dans mes possibles désarrois, j'ai proposé une petite LC à l'amie Mimine.
Le résumé cramoisi
Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, " servante écarlate " parmi d'autres, à qui l'on a ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler... En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.
Boudieu que c'était terrifiant. La servante écarlate est une dystopie terriblement inquiétante. Margaret Atwood nous raconte l'histoire de Defred, une servante écarlate, l'une des rares femmes encore fertiles de ce monde que le nucléaire a abîmé. Le rôle d'une servante écarlate est de se mettre au service des hommes importants, des Commandants, de la nouvelle nation de Gilead. Sous la forme d'un rituel glauque au possible et tout à fait artisanal, elle reçoit régulièrement la semence de monsieur, en espérant ainsi apporter un nouvel enfant au monde.
Bien sûr, ce résumé déjà peu rassurant est encore pire lorsque l'on sait que tout est subit et forcé là-dedans... La république de Gilead a vu le jour après que des fondamentalistes religieux, ayant enchaînés coup d'État après coup d'État, ont pris le pouvoir. Un peu comme si, demain, nous nous retrouvions sous le joug de la manif pour tous, voyez un peu le tableau. Donc, au-delà de l'esclavagisme sexuel de certaines femmes (ce qui est déjà pas mal, hein...), il n'y a plus de droits pour les homosexuels, les remariages sont considérés comme invalides, les femmes doivent être couvertes de haut en bas pour ne pas susciter le désir et je vous en passe des vertes et des moisis...
Par-dessus le marché, comme si tout cela n'était suffisant, on retrouve dans la dystopie de Margaret Atwood une originalité que je n'ai jamais croisée dans une autre oeuvre : Defred, l'héroïne, celle dont nous connaissons les pensées les plus intimes et qui n'a plus de nom que celui qui lui a été donné, a connu "l'Avant" : cette époque bénie où les femmes pouvaient coucher avec qui elles voulaient, avoir des enfants avec qui elles le souhaitaient, être libres, tout simplement. Et c'est absolument déchirant tout en rendant la chose encore plus abominable et réelle. L'identification a été à son plus haut niveau pour moi, je n'ai pas arrêté de me dire que ça pouvait très bien nous arriver, que je pourrais très bien être à la place de Defred, à subir ce qu'elle subit. Alors que, soyons honnêtes, je n'ai jamais pensé ça des aventures de Katniss, pour citer une des dystopies les plus connues et les plus fructueuses.
C'est donc plongé dans les mots de Defred que nous découvrons ce monde dévasté, corrompu et dictatorial. L'écriture de Margaret Atwood est forte, puissante, parfois dénuée de toute compassion, parfois furieusement empathique. Dès les premiers mots, le roman m'a emporté et j'ai craint chaque nouveau rebondissement, redoutant chaque phrase, chaque parole des nouveaux maîtres de l'héroïne. J'ai craint mais j'ai aussi ragé. Ragé devant le traitement que subissent les femmes, les écarlates, celles qui ne sont pas assez bien pour être les "femmes de" mais qui peuvent porter la vie. Ragé devant la montée d'un extrémisme qui n'est pas celui que l'on croit et qui entend mettre la main sur des utérus qui ne les regardent pas. Ragé devant le passéisme de ceux qui observent et qui ne font rien.
La servante écarlate est une lecture difficile, certes, mais indispensable. Je pense que Mimine et moi sommes d'accord là-dessus, ce roman est un véritable retournement de cerveau à lui tout seul. Ma lecture fut :
Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le. Lisez-le.
[j'essaye de vous hypnotiser, ça marche ?]
J'ai terminé La servante écarlate le 5 juin 2017. J'y pense encore tous les jours. Je me demande même si je ne devrais pas essayer de le lire en version originale, en anglais. Je pense pouvoir avancer sans trop de problèmes : c'est un coup de cœur monumental.
J'ai regardé aussi la série et suis sérieusement en train de me demander si je n'allais pas me la regarder une deuxième fois tout de suite (ce que je ne fais jamais). Je voudrais attendre encore un peu, histoire d'être sûre, mais il ne serait pas trop présomptueux d'avancer que le roman de Margaret Atwood est bien parti pour apparaître dans mon top 10 des romans de ma vie (ils ne sont même pas encore 10 là-dedans).
Bref. Lisez-le.
[Et pour lire mon article sur la série, c'est ICI !]
L'avis empourpré
Boudieu que c'était terrifiant. La servante écarlate est une dystopie terriblement inquiétante. Margaret Atwood nous raconte l'histoire de Defred, une servante écarlate, l'une des rares femmes encore fertiles de ce monde que le nucléaire a abîmé. Le rôle d'une servante écarlate est de se mettre au service des hommes importants, des Commandants, de la nouvelle nation de Gilead. Sous la forme d'un rituel glauque au possible et tout à fait artisanal, elle reçoit régulièrement la semence de monsieur, en espérant ainsi apporter un nouvel enfant au monde.
Bien sûr, ce résumé déjà peu rassurant est encore pire lorsque l'on sait que tout est subit et forcé là-dedans... La république de Gilead a vu le jour après que des fondamentalistes religieux, ayant enchaînés coup d'État après coup d'État, ont pris le pouvoir. Un peu comme si, demain, nous nous retrouvions sous le joug de la manif pour tous, voyez un peu le tableau. Donc, au-delà de l'esclavagisme sexuel de certaines femmes (ce qui est déjà pas mal, hein...), il n'y a plus de droits pour les homosexuels, les remariages sont considérés comme invalides, les femmes doivent être couvertes de haut en bas pour ne pas susciter le désir et je vous en passe des vertes et des moisis...
Par-dessus le marché, comme si tout cela n'était suffisant, on retrouve dans la dystopie de Margaret Atwood une originalité que je n'ai jamais croisée dans une autre oeuvre : Defred, l'héroïne, celle dont nous connaissons les pensées les plus intimes et qui n'a plus de nom que celui qui lui a été donné, a connu "l'Avant" : cette époque bénie où les femmes pouvaient coucher avec qui elles voulaient, avoir des enfants avec qui elles le souhaitaient, être libres, tout simplement. Et c'est absolument déchirant tout en rendant la chose encore plus abominable et réelle. L'identification a été à son plus haut niveau pour moi, je n'ai pas arrêté de me dire que ça pouvait très bien nous arriver, que je pourrais très bien être à la place de Defred, à subir ce qu'elle subit. Alors que, soyons honnêtes, je n'ai jamais pensé ça des aventures de Katniss, pour citer une des dystopies les plus connues et les plus fructueuses.
C'est donc plongé dans les mots de Defred que nous découvrons ce monde dévasté, corrompu et dictatorial. L'écriture de Margaret Atwood est forte, puissante, parfois dénuée de toute compassion, parfois furieusement empathique. Dès les premiers mots, le roman m'a emporté et j'ai craint chaque nouveau rebondissement, redoutant chaque phrase, chaque parole des nouveaux maîtres de l'héroïne. J'ai craint mais j'ai aussi ragé. Ragé devant le traitement que subissent les femmes, les écarlates, celles qui ne sont pas assez bien pour être les "femmes de" mais qui peuvent porter la vie. Ragé devant la montée d'un extrémisme qui n'est pas celui que l'on croit et qui entend mettre la main sur des utérus qui ne les regardent pas. Ragé devant le passéisme de ceux qui observent et qui ne font rien.
La servante écarlate est une lecture difficile, certes, mais indispensable. Je pense que Mimine et moi sommes d'accord là-dessus, ce roman est un véritable retournement de cerveau à lui tout seul. Ma lecture fut :
- angoissante
- palpitante
- terrifiante
- énervante
- insupportable
- fascinante
- indispensable
Bref, je manque clairement de qualificatifs pour vous enjoindre à vous procurer La servante écarlate de quelques manières que ce soit et à le lire, vite. Parce qu'urgences, il y a, et il y aura toujours.
En Bref
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| Lisez-le |
[j'essaye de vous hypnotiser, ça marche ?]
J'ai terminé La servante écarlate le 5 juin 2017. J'y pense encore tous les jours. Je me demande même si je ne devrais pas essayer de le lire en version originale, en anglais. Je pense pouvoir avancer sans trop de problèmes : c'est un coup de cœur monumental.
J'ai regardé aussi la série et suis sérieusement en train de me demander si je n'allais pas me la regarder une deuxième fois tout de suite (ce que je ne fais jamais). Je voudrais attendre encore un peu, histoire d'être sûre, mais il ne serait pas trop présomptueux d'avancer que le roman de Margaret Atwood est bien parti pour apparaître dans mon top 10 des romans de ma vie (ils ne sont même pas encore 10 là-dedans).
Bref. Lisez-le.
[Et pour lire mon article sur la série, c'est ICI !]
Je l'ai lu en Anglais pour les cours au lycée, mais il faudrait que je le relise en Francais ! Les détails sont partis loin ;)
RépondreSupprimerJ'ai bien envie de tester la lecture en anglais avec ce bouquin ! (ça me donne une excuse pour le relire ^^) Tu as le souvenir si c'est "facile" ? Je suis à l'aise avec l'anglais mais en ayant tjr la flemme de lire un roman entier comme ça xD
SupprimerL'hypnotisation a fonctionné, j'ai très envie de le lire !
RépondreSupprimerEt de regarder la série aussi !
Bref je ne veux pas passé à côté de cette œuvre mais en même temps j'ai un peu peur du perturbage qui suivra...
Yeah !! *high five*
SupprimerFranchement, non, faut vraiment pas passer à côté ! Après oui, ça perturbe un peu mais c'est pour la bonne cause ! :D
Je meurs d'envie de découvrir la série, je me note le livre aussi ! Surtout avec le Club de lectures féministes que je viens de lancer... :)
RépondreSupprimerJe pense que le mien est de lire le livre avant de voir la série, étant donné que la série développe à mort l'intrigue du bouquin. Mais après chacun fait comme il veut bien sûr !
SupprimerSinon, je suis trop contente que tu m'ais posté un commentaire, comme j'ai dit sur ton blog, j'ai failli passer à côté de l'info sur ton club de lecture, et ça aurait été vraiment dommage ! Bises :D
Rien que cette illustration, elle m'aurait convaincue à elle toute seule :D Mais je l'avais noté dans ma wishlist avant de lire ta chronique, dès le moment où vous avez commencé à parler de coup de coeur en fait ;) La suite au prochain épisode, je vais l'acheter cet été ! :D
RépondreSupprimerYEAH ! Comme disait le petit monstre sur son blog, n'hésite pas à revenir vers nous pendant ta lecture, on a besoin de soutien à ces moments-là xD
SupprimerCe livre il m'a traumatisé tellement il vise juste, bien et il est implacable dans ses mots, dans son histoire. C'est un livre que toutes les femmes devraient lire pour réfléchir sur notre condition féminine parce que je le trouve très moderne, très d'actualité n'empêche. Je suis ravie de voir qu'il touche tout le monde qui le lit !
RépondreSupprimerExactement ! C'est vrai que pour un roman datant des années 80, il sonne vraiment moderne, j'avais presque du mal à croire en la date de publication en le lisant (ya juste pas de téléphone portable en fait xD)
SupprimerTon avis m'a carrément donné envie de découvrir le roman, bien qu'il ne soit pas très gai ! J'ignorais qu'il avait été adapté en série également... Je ferai peut-être une pierre deux coups !
RépondreSupprimerMais c'est vrai que c'est un roman dans lequel on doit sans mal se plonger et s'identifier... !
A mon avis, mieux vaut lire le roman avant de regarder la série ! Mais les deux valent vraiment le détour :D
SupprimerC'est sûr que l'identification, grâce au sujet et au type de narration, est à son plus haut niveau durant cette lecture :)
Avec vos deux chroniques, je suis forcément intriguée/curieuse/mise en appétit !
RépondreSupprimerOn a bien fait notre travail alors :D C'est une lecture forte et indispensable !
SupprimerClairement, je vais le lire. Quand ? Je ne sais. Mais je vais le lire. Tu m'as encore plus convaincue que je ne l'étais xD
RépondreSupprimerHéhéhéhé ! Tant mieux ! J'ai tellement envie que tout le monde lise ce livre que, telle que tu me vois, je suis en train de faire la danse de la joie devant mon ordinateur xD
SupprimerPareil, je n'arrive pas à m'enlever l'histoire de la tête. Les personnages m'accompagnent tout le temps c'est terrible. Hantée je suis. Je serais presque comme toi à vouloir relire le livre là tout de suite, car je suis sûre que j'ai loupé des trucs, des petits détails (déjà la fin du premier chapitre, les prénoms... j'avais zappé complet). Et là tu te dis comme ils ont bien fait d'en faire une série avec une suite. J'en reviens toujours pas et je croise fort les doigts qu'ils fassent pas tout capoter. Une saison 2 moyenne ça serait dommage quand même.
RépondreSupprimerHantée, c'est bien le mot, c'est clair... Et je plussoie pour la relecture pour les détails, je ne me souvenais plus du tout des noms par exemple.
SupprimerPareil, je suis trop contente et en même temps, flippée. Pas envie qu'il détruire le truc.
Je ne sais pas si c'est l'hypnose ou le reste de la chronique (bon si j'avoue, je ne suis pas hypersensible à l'hypnose :p), mais ça a marchééééé, tu m'as donné envie d'ajouter ce livre à ma wishlist ! Ce que je vais faire de ce pas :D
RépondreSupprimerT'es sûre que tu n'est pas sensible à l'hypnose ? Parce que j'y ai mis tout mon cœur quand même ! :D Bonne future lecture alors, il vaut vraiment le temps que tu vas lui consacrer ! N'hésite pas à revenir me dire ce que tu en as pensé, je suis toujours curieuse, surtout avec ce genre de roman marquant !
SupprimerOui oui c'est compris, je vais le lire ! (C'est bizarre parce que j'ai l'impression de l'avoir déjà lu, mais je n'en ai pas le moindre souvenir. Et ton résumé ne me parle pas. Du coup... j'ai pas dû le lire.)
RépondreSupprimerEn fait, ça m'a fait ça aussi, j'étais persuadée de l'avoir lu mais ma lecture fut une totale découverte ! On a du tellement entendre le titre qu'à force, ça rentre...
SupprimerEt contente de t'avoir convaincue ! ;)
je n'en avais jamais entendu parler avant qu'Emma Watson se décide à en planquer dans Paris (idée géniale s'il en est) et ça m'a trop donné envie de le lire ^^
RépondreSupprimerIl est SUPERBE ! Un classique à dévorer, Emma Watson a super bien joué son coup :D
SupprimerJ'ai envie de le lire depuis fort fort longtemps, et de le voir un peu partout a ravivé la flamme entre nous (moi et le livre, donc) (livre que je n'ai pas, donc). Bref, faut que je lise le machin, en plus, ça me fera faire un nouveau classique du mois tout ça, tout ça.
RépondreSupprimerMoi qui croyais que tu parlais de notre flamme à nous deux, je me sens rejetée. Snouf.
SupprimerBlague à part, faut absolument que tu le lises, surtout si tu veux voir la série, mieux faut le faire avant !
je le lirai - Je le lirai - je le lirai - Je le lirai - je le lirai - Je le lirai - je le lirai - Je le lirai
RépondreSupprimery a pas un « S » à lirai ? Je le lirais ? oh je sais pas je suis nulle.
Ah ben ça dépend si c'est du futur ou du conditionnel ! Donc ça dépend de ton envie de le lire ou pas :p (et t'es pas nulle ! C'est pas facile la différence entre futur et conditionnel !) ♥
SupprimerTu es chou ! d’habitude mon renard est là pour corriger mes fautes d’orthographes, mais je peux pas l’appeler tout le temps , ça va le rendre dingue, je suis tellement pas sûre de moi quand j’écris ! (qui a dit que lire aidait à ne plus faire de fautes ? chez moi ça ne fonctionne pas xD )
SupprimerOh ben on fait tous des fôtes, c'est un peu un problème générationnel, j'pense... Après, je peux t'aider si tu veux, de temps en temps ! :D
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