- Jane The Virgin -

Dieu bénisse Netflix.

Combien de fois ai-je dit cette phrase depuis l'ouverture de ce blog ? Je ne m'en souviens plus mais la réponse doit être : beaucoup, j'en suis sûre. La semaine avant la deuxième saison de Sense8, je cherchais un petit truc à regarder, quelque chose que je pourrais mettre en pause facilement pour regarder le graal quand elle sera mise en ligne. Après moult recherches, je me suis décidée pour Jane The Virgin, sans grande conviction.

J'avais entendu beaucoup de bien sur cette série mais je n'ai jamais vraiment eu envie de la regarder. Les machins comiques, ce n'est généralement pas trop mon truc et je trouvais le pitch de départ (que je vais vous donner incessamment sous peu) trop whatzefouck pour me plaire.

En gros, je pensais me retrouver face à un truc vaguement religieux, avec la grossesse d'une nénette qui n'a jamais vu le loup et qui se retrouve inexplicablement enceinte. Mouai. 

ERREUR, mon cher Watson !!

Siiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

Titine vous a donc concocté un petit résumé de son cru, avant de vous dire ce qu'elle pensait de l'amie Janie.

Enfant, Jane a fait à sa grand-mère une promesse solennelle : elle restera vierge jusqu'au mariage, contrairement à sa propre mère, enceinte d'elle à 16 ans. À 23 ans, au début de la première saison, Jane est toujours vierge et dégouline d'amour pour le gentil et choupinou Mickaël, son petit copain de flic. Le mariage est dans les tuyaux, tout se déroule selon son plan. Et comme Jane est une fille organisée et responsable, elle fait son frottis en temps et en heure. Hélas, tout le monde ne fonctionne pas comme elle. Luisa sa gynéco, par exemple, en larmes devant la trahison de sa copine, qui fait la boulette du siècle : elle insémine Jane avec le sperme de Rafaël, son frère (le frère de Luisa) (et un ancien flirt de Jane) (oui, c'est un peu compliqué). Comme le corps de Jane qui n'a jamais vu le loup, rappelons-le, est en pleine forme et crève d'envie de voir un spermatozoïde pour la première fois, ben BOUM, le polichinelle, dans le tiroir. Ah ben, il suffit d'une fois, ma bonne dame. Donc, vous imaginez bien, gros bordel dans la vie de Jane, celle de sa famille, celle du pauvre Mickael et celle de Rafaël, le donneur "à l'insu de son plein gré". Et c'est ce gros bordel que nous allons suivre.

Nous aussi, Jane, nous aussi.

Est-ce que Titine vous dit tout de suite si elle a aimé ou pas ? Ou alors, vous êtes Sheldon et vous avez déjà capté que si Titine vous en parle, c'est que Titine a aimé. Parce que oui, Titine, elle a grave kiffé sa race, comme disent les jeunes (ils disent ça encore, les jeunes ?). Et même que du coup, elle laissait tomber Sense8 pendant un moment, histoire de regarder les 3 saisons de Jane the virgin en gloussant telle une poule au pot.

Pourquoi c'était si bien, 

en dix points sous vos yeux ébahis :

1- Vous avez trouvé le résumé abracadabrantesque ? Eh bien, ce n'est rien du tout comparé à la suite ! Une vraie télénovela (et je dis ça sans n'avoir jamais vu une seule télénovela). Des retournements de situation incroyables comme, en vrac, des jumeaux maléfiques, des meurtres grandiloquents, des gangsters masqués (comme dans Mission Impossible, voyez). Et le pire dans tout ça, c'est qu'on y croit, même si c'est complètement fou et délirant. Mais dans le bon sens, hein.

2- Les personnages sont hyper attachants et volontairement stéréotypés. Jane Villanueva (interprétée avec brio par Gina Rodriguez) a beau vouloir rester vierge jusqu'au mariage, ce n'est pas une prude bourrée de bons sentiments (même si elle en a pas mal). Elle est drôle, ouverte, adorable, etc. Viennent ensuite : la grand-mère très croyante, la jeune mère délurée, le beau-gosse riche mais sensible, l'ex folle, la star diva, etc. Les personnages sont tous hilarants et les acteurs, excellents, surjouent tout en n'en faisant pas des caisses (oui, c'est très fort), ce qui est assez étonnant vu la réalisation.

3- La réalisation, parlons-en, tiens ! C'est à la fois une parodie et un hommage des télénovelas "classiques", d'abord pour les situations loufoques, mais aussi dans le traitement méta de l'action. Un narrateur avec un accent mexicain trop fort pour être honnête nous résume les épisodes précédents avec humour et prend souvent carrément parti dans le récit. Complètement fan de télénovela depuis son enfance, Jane va bien voir qu'il a quelque chose de ce genre scénaristique dans sa propre vie. Ajoutez à ça un rythme effréné (les pauvres, il leur arrive toujours quelque chose...) et c'est combo.

4- Impossible de détacher ses yeux de l'écran. Je ne sais pas pour vous mais moi, quand je regarde une série (ça marche aussi pour les films), je suis toujours en train de faire autre chose : regarder mon portable, tricoter, écrire des articles pour le blog, faire des confitures (non). Avec Jane the virgin, c'est fortement déconseillé si vous voulez comprendre quelque chose. Sur l'écran, il n'y a pas que les acteurs qui nous jouent une scène, le narrateur nous parle, "écrit" les pensées de personnes ou des explications sur le genre télénovela, ça ne s'arrête jamais. Ajoutez à ça que beaucoup de personnages parlent espagnol, langue à laquelle je ne capte rien, je n'ai pas souvent détourné le regard.

5- À y bien regarder, il y a un gros côté féministe dans la série, les trois femmes Villanueva, la grand-mère, Alba, la mère de Jane, Xiomara et Jane elle-même, laissent peu de place (et peu de pouvoir de décision) aux hommes qui les entourent et qui restent presque toujours en dehors de leur cercle fermé et intime. 

6- Des beaux garçons et des belles filles (ben quoi ?). Genre, Rafaël, alors que je ne suis pas du tout du genre à aimer les jet-setters, j'en ferais bien mon 4h.

7- Mention spéciale à la star de télénovela, Rogelio de la Vega, qui semble ne jamais sortir de son rôle de diva. Avec ses R qui roule et ses grands gestes, sa façon de parler de lui en termes trèèèès élogieux sans y voir le problème, il est absolument génial, tout en étant attendrissant comme un chaton qui titube. Jamie Camill, l'acteur, possède un génie comique comme on en voit rarement de nos jours, une espèce de Charlie Chaplin de la télénovela. 

8- Le ton de la série est parfait et elle a l'air de savoir où elle va. Si les situations sont loufoques, tout trouve toujours un sens, dans un épisode suivant. On sent le boulot des scénaristes derrière et l'investissement de tout ce monde dans ce show étonnant qui, sans se prendre au sérieux, n'est finalement pas si bête.

9- Parce que c'est DRÔLE ! Mais vraiment drôle. Et pourtant, les situations comiques ont plus tendance à me faire lever les yeux au ciel qu'à me faire glousser de plaisir. Là, non, j'ai regardé 3 saisons sur quelques semaines et je n'en suis toujours pas lassée. Jane, ma cocotte, tu as une nouvelle fan.

En Bref

💗💗💗

Oui oui, j'ai bien vu, j'avais promis 10 points mais il n'y en a que 9. Et pourquoi pas ? C'est bien comme chiffre, 9, Blanche-Neige et les neuf nains, Ali Baba et les 9 voleurs, Les 9 samouraïs, Les 9 salopards et tutti frutti. Ahem.

Pour vous résumer le bouzin, Jane the virgin est une série génialement hilarante (ça se pose là, comme superlatif, nan ?) et qui possède une personnalité bien à elle. D'habitude, je dis que je me "prends une claque" après avoir vu ou lu quelque chose d'assez dramatique, ici, c'est tout le contraire. Je me suis pris une claque parce que je m'attendais à regarder une série un peu idiote, niaise et oubliable. EH BEN NON, dans ton nez, tes préjugés ! Je dois dire qu'après avoir vu 13 reasons why, ça détend agréablement le cerveau et ça fait du BIEN.